(Essai)
AUTEUR : Florence BAYARD & Astrid GUILLAUME (Fr)
EDITEUR :
Presses de l'Université Paris Sorbonne-Traditions et Croyances,
9/2010 — 534 p., 26 €
PREFACE :
Régis Boyer & Jacques Le Goff
→ Prodesse
et delectare,
instruire tout en charmant, tout en amusant, telle a toujours été
la devise de Claude Lecouteux, telle est donc également l’ambition
de cet ouvrage consacré aux formes et difformités médiévales. Les
formes régulières et symétriques, l’équilibre et la mesure
étaient au Moyen Âge positivement connotés et globalement
appréciés en tant qu’action divine ou résultante logique de
bonnes actions accomplies par le lignage. Il était dangereux et
néfaste de se distinguer ou de s’écarter de la règle. Par
ailleurs, toute perte d’intégrité physique ou toute marque
inhabituelle était censée être compensée par un pouvoir
particulier, et les êtres qui portaient ces (in)signes relevaient
d’un autre ordre, dangereux. La dissymétrie, et donc la
difformité, étaient alors perçues comme une punition divine, le
signe du diable, un don suspect, une malédiction se transmettant de
génération en génération, preuve d’une trahison familiale
passée, d’actes ou de pensées inavoués et inavouables, une
marque distinctive ou une a-normalité. Les croyances populaires et
religieuses, les légendes, les mythes, la littérature, l’expression
artistique, ainsi que quelques érudits formés par la Bible prirent
le relais des lacunes médicales et scientifiques de l’époque et
proposèrent soit des explications pseudo-scientifiques, soit des
illustrations et représentations pour la plupart effrayantes, soit
des légendes qui engendrèrent d’autres croyances et d’autres
créatures, plus difformes et plus effrayantes encore. L’ambition
de cet ouvrage est également de rétablir certaines vérités sur
les croyances médiévales et de présenter le plus simplement
possible ce que l’on entend par formes et difformités au Moyen
Âge, mais également dans l’Antiquité ou à d’autres périodes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire