(Recueil)
Dark Fantasy
AUTEUR
:
Michael
MOORCOCK
(GB)
EDITEUR
:
Pocket-Fantasy 7137, 5/2013 —
601 p., 12,80 €
COUVERTURE
:
Jean Bastide
SOMMAIRE
:
● «
Prince blanc, épée noire », préface de Jean-Luc Fromental
● Elric des dragons (Elric of Melnibone, 1972 — Traduction : Daphné Halin)
● Elric des dragons (Elric of Melnibone, 1972 — Traduction : Daphné Halin)
●
La
forteresse de la perle (The fortress of the pearl,
1989 — Traduction : Gérard
Lebec)
●
Le
navigateur sur les mers du destin (The sailor of the seas
of fate, 1976 — Traduction :
Georges W. Barlow)
Les
autres titres de la série :
4.Elric
le nécromancien
5.la
sorcière dormante
6.La
revanche de la Rose
7.L'Epée
Noire
8.Stormbringer
9.Elric
à la fin des temps
→ Comme
il l'a fait récemment avec la Romance
de Ténébreuse
de Marion Zimmer Bradley, cet éditeur nous propose aujourd'hui de
redécouvrir dans un agréable format semi poche facilitant la
lecture l'un des plus célèbres cycles de l'heroic fantasy, celui
d'Elric, le prince albinos du fabuleux empire de Melniboné. Dans sa
passionnante préface Jean-Luc Fromental nous explique comment
Michael Moorcock en vint à donner vie à ce premier véritable
anti-héros d'un genre qui était encore balbutiante en France où
les rivages littéraires à peine baignés par les vagues de la SF
n'avaient reçu que quelques embruns du Conan
de Robert Howard et n'étaient pas encore submergés par la
déferlante Tolkien sévissant depuis de nombreuses années de
l'autre côté de l'Atlantique. Pour ceux qui, comme moi, avaient
découvert Elric à travers le somptueux ouvrage illustré par
Philippe Druillet du CLA Aventures Fantastiques des éditions Opta,
L'Elric
des Dragons
repris comme premier tome de cette intégrale qui suit enfin le
rythme chronologique de l'histoire, faisait un peu office de séance
de rattrapage pour un auteur qui avait eu la maladresse de tuer la
poule aux oeufs d'or en faisant mourir trop tôt un héros appelé à
devenir mythique au sein du paysage de la Fantasy. Cependant, Michael
Moorcock n'est pas n'importe quel écrivain, et il a su donner à ce
récit toute l'intensité nécessaire afin de rendre palpitante cette
sorte de préquelle qui s'avère dés lors indispensable à la
compréhension de l'ensemble du cycle. En effet, à travers Elric
des dragons, nous
sommes invités à appréhender l'origine du mal être profond qui
gangrène Elric, cet empereur maladif siégeant sur le trône de
rubis nourris de drogues et d’élixirs qui le maintiennent tout
juste en vie au sein de l'Empire de Melniboné sur son déclin. Nous
partageons sa passion pour sa cousine Cymoril et nous assistons au
combat magique l'opposant à son cousin Yyrkoon, tenant de l'ancienne
orthodoxie des princes melnibonéens. Une lutte qui le conduira à
devenir l'un des Serviteurs du Chaos et à lier son sort à
Stormbringer, l'épée ensorcelée grande buveuse d'âmes,
l'entraînant sur la pente d'un destin aussi inéluctable que
funeste. A ses côtés nous suivrons les efforts de l'Empire moribond
pour repousser les assaut d'une puissante flotte venue des Jeunes
Royaumes dans le but de piller ses inestimables trésors et nous
pénètrerons pour la première fois dans le fabuleux multivers
imaginé par un Moorcock en plein délire de merveilleux. Un
multivers qui prend encore plus consistance dans le second roman de
l'anthologie, La
Forteresse de la perle
où nous retrouvons un prince albinos qui s'est volontairement
condamné à l'exil et qui erre désormais dans les étendues
désertiques des Jeunes Royaumes, poussant ses pérégrinations
jusqu'à la mythique cité de Quarzhasaat qui, après un règne
glorieux, s'était évanouie au sein d'une vaste mer de sable pour
avoir impunément défié la puissance melnibonéenne. Se faisant
passer pour un maître voleur, Elric, sur le point de succomber par
manque de drogues, est forcé d'entrer au service du seigneur Gho
Fhazzi, puissant personnage de Quarzhasaat qui rêve de s'emparer de
la Perle au Coeur du monde, un joyau enfermé dans la Forteresse de
la Perle située sur un autre plan d'univers, qui lui permettrait
d'obtenir une place au sein du Conseil des Six, l'organisme dirigeant
la cité d'une main de fer. Au cour de sa périlleuse mission Elric
rencontre Alnac Kreb, le voleur de songes, puis Raik Na Seem, le
vénérable chef du clan Baraudim de l'oasis de la Fleur d'Argent,
qui lui demande de briser le sortilège lancé sur Varada, la sainte
Fille du clan, symbole de tous leurs idéaux et sa propre enfant. Une
entreprise délicate que Elric mènera à bien avec l'aide de Oone,
une autre voleuse de songes avec qui il se rendra à la Forteresse de
la perle afin de dérober le Rêve qui retient la Sainte Fille
prisonnière. Après avoir survécu à ce voyage au milieu des Rêves
et avoir déchaîné le courroux de Stormbinger sur Quarzhasaat et
son Conseil des Six, le prince albinos se réveille sur un rivage
perdu prélude au troisième et dernier récit de ce volume, Le
navigateur sur les mers du destin.
Là,
Elric est sauvé de la mort par un navire surgit de nulle part et
commandé par un capitaine aveugle. A son bord, il fait la
connaissance de trois autres incarnations du Champion Eternel,
Erekosë, Corum et Hawkmoon, convoqués comme lui par les Seigneurs
de l'Ordre et du Chaos afin d'affronter Agak et Gagak, deux sorciers
libérés lors des récentes ébranlements dans la structure des
mondes, qui ont la capacité de s'emparer de toute la puissance
contenue dans l'univers et contre lesquels ils sont les seuls à
pouvoir combattre et surtout, à espérer triompher. Autant dire que
cette nouvelle aventure nous propulsera un peu plus dans les méandres
vertigineux de l'imaginaire moorcockien, développant une intrigue
emplie d'une magie sombre et épique qui reste la marque de fabrique
de ce génial romancier britannique ayant envoûté toute une
génération de lecteurs au rythme de sa prose poétique ouvrant
toute grande les portes qui conduisent vers les territoires
inexplorés du merveilleux.
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