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lundi 23 avril 2012

Le symbolisme du dragon dans la Chine antique
(Essai)
AUTEUR : Jean-Pierre DIENY (Fr)
EDITEUR : Collège de France-Institut des Hautes Etudes Chinoises, 1987— 270 p.
Thème majeur de la mythologie chinoise, le dragon est le plus éminent des animaux qui la composent, mais surtout le plus énigmatique. Être composite apparenté au crocodile, au cheval, au cerf, au bœuf et au serpent ils se déclinent sous différentes formes, certaines ailées, d'autres uniquement terrestres. De couleurs diverses, verts, bleus, noirs ou jaunes, ils ont siccité tout un cortège de scepticisme doutant de leur existence. Et pourtant les textes sont formels : des personnages parmi les plus élevés de l'échelle sociale ont vu des dragons. Ils les ont même approchés, apprivoisés, parfois montés ou attelés à leurs chars. C'est une bête centrale et sacralisée dans le système de croyance de l'ancienne Chine. Sa fonction symbolique est particulière riche : le dragon du Centre est associé à la Terre, le dragon jaune à la couleur du souverain. L'étude de Jean-Pierre Dieny présente cet animal sous la forme d'un inventaire analytique, d'un catalogue précédant un tableau synthétique. Il présent ainsi un ensemble bien choisi d'ouvrages comprenant des descriptions du milieu spatial (aquatique, aérien et terrestre) et animal dans lequel le dragon évolue, ainsi que des ses périodes d'apparition. Sont ensuite répertoriés ses comportements, évolutions, métamorphoses, combats, son rapport au feu. Son polymorphisme et sa polyvalence le mettent le plongent en effet dans des situations extrêmement diverses, et il est différemment dépeint selon les auteurs, les régions et les époques. Lié à l'eau dans lequel il évolue, on l'aperçoit néanmoins dans les champs, et il vole au milieu des nues. Il sait se transformer, se dissimuler et se déplacer avec une facilité déconcertante, ce qui explique les relations souvent conflictuelles qu'il entretient avec les humains et les dieux. Dans ce domaine, son rôle le plus éminent semble être celui de procréateur d'enfants bénis des esprits. Celle polyvalence draconique (la bête est à la fois faste et néfaste, yin et yang) donne son sens à cette composition fantastique. Plus que d'autres le dragon est « bon à penser ». Endossant les attributs de divers animaux, il en possède toutes les compétences. C'est ce qui fait son importance dans l'imaginaire chinois, ce qui explique, sinon sa création, du moins son usage. Spécialiste de la civilisation chinoise, Jean-Pierre Dieny a été directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes Etudes de 1970 à 1997. L'ouvrage qu'il nous propose ici, en dépit de quelques défaillances au niveau de la bibliographie et de la question des origines, représente l'une des tentatives les plus sérieuses et les plus complètes du regroupement de données sur cette créature légendaire hantant l'imaginaire chinois.

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